Est-ce que ça permet d'aller mieux quand on repart ?
Au bout de 5 jours, est-ce que ça permet d'aller mieux quand on repart ? Le but étant de l'être bien entendu, et pas pire...
Voici une réponse à cette question souvent présente avant un séjour mais qui n'est pas toujours aussi explicitement posée. C'est pourquoi je me permets de la partager. Elle pourrait répondre à une question que vous vous posez vous aussi au moment d'entamer une démarche de réconciliation intérieure.
Question : Bonjour Francis,
J'avais une dernière question. Je sais que les guérisons sont parfois plus longues selon les personnes, mais le fait de remuer des choses au travers des entretiens, au bout de 5 jours, est-ce que ça permet quand même d'aller mieux quand on repart? Le but étant de l'être bien entendu, et pas pire...
Réponse : Bonjour (vous qui lisez),
Effectivement au cours des entretiens, vous aborderez probablement des expériences que vous avez vécues et qui ont été douloureuses. Les évoquer peut être douloureux aussi, en effet. Mais nous ne les évoquerons pas uniquement dans le but de raconter une histoire, la vôtre, et encore moins dans le but de remuer la boue qui repose au fond de ce marécage, qui repose tellement que votre liberté de mouvement en est entravée de peur de remuer quoi que ce soit.
Non, le but n'est pas là. Il n'est pas non plus de vous séparer de ce passé douloureux. Il est de reconnaître : oui, cela a été vécu. Pour l'instant, comme je l'écris dans le livre, c'est un passé qui n'est pas passé. C'est pourquoi il hante encore votre présent. Il s'agit d'admettre malgré toute l'horreur rétrospective et la monstruosité des événements (que je ne connais pas encore) que cela a été vécu, a touché mon corps, a failli me faire perdre toute vie et mettre en péril l'avenir que j'avais -déjà à l'époque- envisagé. Une fois cela admis, vécu, expérimenté avec toute la sécurité possible, alors vous pouvez cesser de vous battre pour que cela n'arrive pas. C'est arrivé. Vous vous battez probablement depuis des années (je ne vous connais toujours pas) contre quelque chose dont vous estimez, dont votre corps exprime que cela n'aurait pas dû arriver. C'est comme si ce message était inscrit en vous : "La catastrophe qui a entaché ma vie au point de m'empêcher de la vivre n'aurait pas dû arriver". Elle est arrivée.
Voyant cela, l'ayant expérimenté et progressivement cessé de le refuser, le combat cesse et il n'y a plus aucune raison de maintenir ce passé dans le présent. Il retourne dans le passé où il trouve sa place en vous laissant libre de vivre le présent tel qu'il se présente. Ce qui maintient le passé dans le présent, c'est toute l'énergie que vous mettez à tenter de l'empêcher de se vivre.
Et bien-sûr la question que vous posez se pose. Peut-être avez-vous déjà fait l'expérience de ré-évoquer ce passé douloureux sans en tirer de bénéfice. Il a pu laisser des traces suffisamment profondes qu'il n'est pas sûr que toutes puissent disparaître. Et par ailleurs, je ne puis rien vous garantir que d'essayer avec vous d'être prudent dans la démarche. Mais le simple fait que vous m'écriviez, que vous m'appeliez pour réserver ce séjour indique que vous ne souhaitez pas rester dans l'état actuel. Bien-entendu ce désir se confronte à la peur de rencontrer les douleurs anciennes. Il suffit que le désir de vivre votre vie soit un tout petit peu plus fort que la peur d'avoir mal. A vous de poser délicatement votre doigt du bon côté de la balance.
Quand les enfants jouent à cache-cache, ils se cachent du mieux possible pour ne pas être trouvés. Mais que se passerait-il si jamais on ne les trouvait pas ? Imaginez la détresse. Le plus grand désir des enfants est d'être trouvé. L'enfant qui a eu peur en vous s'est caché au plus profond. Il n'en peut plus de rester là. Il désire qu'on le trouve. Laissez-vous trouver. Et vous aurez une chance de ne plus être seule face à vos peurs et à vos douleurs. Acceptez de montrez vos blessures afin que quelqu'un puisse vous aidez. Et si c'est la confiance qui a été blessée, vous trouverez le chemin pour l'apprivoiser à nouveau.
Je suis avec vous,
Francis